J'ai été taguée par Marie-Bé. J'suis en plein ménage de blogue, alors c'est pas mal bordel ici, mais ca me fait quand même plaisir :O)
Les règles sont simples.
- Vous recevez le tag et vous y répondez sur-le-champ.
- Vous choisissez 5 filles à qui transmettre le tag et vous allez les avertir sur leur blog.
- Vous vous rapportez à Scrapzine en venant commenter ce message.
Alors voici le TAG:Si vous étiez... et pourquoi?
1 - Un sport: La natation, j'adore... une vraie truite (pouahahaha!)
2 - Un ustensile de cuisine: hummm, je dirais un moule à cupcakes. Je suis une pro des desserts.
3 - Une chanson: n'importe quoi de Pink Floyd. choisir Une chanson, ca se peut pas, y'a tant de choses que j'aime en musique
4 - Une saveur: Définitivement sucrée.
5 - Une voiture: Une mini-Cooper, n'importe quoi pour me guérir de la mini-fourgonnette, j'en peux puuuuuuu...
..Et je tague
Louchia
Koukou
Yanie
Binou
EveMarie
mardi 26 février 2008
dimanche 3 février 2008
Ma grand-mère aux yeux bleus
Vous parler de ma grand-mère aux yeux bleus ne changera certes rien à votre vie. Vous parler d'une vie de 83 printemps n'apportera sans doute rien à la vôtre. Vous parler de son trop long et douloureux presque silence ne fera peut-être pas de différence. Ou alors peut-être que oui,
Pendant que j'écris ceci, ma grand-mère aux yeux bleus s'endort doucement, au son d'une berceuse que personne n'entend. Dans son grand lit de métal et de froid. La différence cette fois-ci, c'est qu'elle ne se réveillera pas. Son voyage s'achève, ses forces l'abandonnent. Ils ont dit qu'elle ne souffrirait pas, et j'aime penser que c'est la vérité. On a pas besoin de souffrir quand tout ce qu'on veut c'est s'en aller...
Ma grand mère aux yeux bleus n'a rien de bien spécial. Une vie remplie, une famille, des amis. Elle a été une épouse, une mère, puis une grand-mère. Une femme de son époque, avec beaucoup de travail, beaucoup de joies, beaucoup de peines, beaucoup de deuils, et pas toujours capable de donner autant qu'elle aurait voulu, mais donner, même si elle savait qu'elle était pour en manquer. Elle n'a pas marqué son époque, inventé des choses extraordinaires ou trouvé de remèdes miracles. Elle n'a pas non plus voulu changer le monde, milité à toutes les barrières ou dénoncé l'injustice sur toutes les tribunes. Aujourd'hui, maintenant que je suis une adulte, je m'en rends bien compte...
Car à mes yeux d'enfants, ma grand-mère aux yeux bleus fut une héroïne. Une drôle d'héroïne avec tout un caractère. Quelqu'un qui pouvait faire partir la douleur d'une éraflure sur le genou en soufflant dessus; qui recousait un bouton les yeux fermés, en s'assurant de l'autre main que son dîner n'était pas en train de brûler. C'était une magicienne d'une grande adresse, et bien entendu, jamais elle ne m'a partagé les secrets de sa magie. C'est un fait établi que les secrets magiques des grands-mères ne sont jamais révélés, seulement transmis par amour, et que chacun doit trouver en lui sa propre magie.
C'est la grand-mère que j'ai eu, c'est ma mamie à moi. Elle n'a été qu'à moi si longtemps, que quand j'ai dû la partager, ça a été avec un plaisir partagé de craintes, parce que justement je l'avais eu qu'à moi seule, et qu'elle m'avait déjà tant donné, qu'un instant j'ai eu peur qu'elle n'aie plus jamais besoin de moi.
À mesure que son dernier sommeil la gagne, j'ai de plus en plus de mal à trouver les bons mots. Vous savez, qu'est-ce qu'une vie à donner le meilleur de nous-mêmes a de si extraordinaire? N'est-ce pas ce que nous faisons tous? Ma grand-mère aux yeux bleus a fait sa vie, sans que rien de bien grandiose ne lui soit arrivé, c'est certain. Mais elle nous a au moins appris ce que valaient les richesses de ce monde. J'ai hérité grâce à elle d'une famille des plus extraordinaires, au sein de laquelle se partagent des tonnes d'amour, de rires et de câlins. Au fil des années, rien de tout cela ne se dément, rien de tout cela ne s'effrite, et à chaque rencontre, c'est encore comme si on avait toujours été ensemble.
Vous ne m'entendrez pas parler des années d'ombres qu'ont été ces dernières années, ces années où peu à peu, nous l'avons vu dépérir et rapetisser jusqu'à presque disparaître. J'aime mieux me souvenir de la personne vivante et active qu'elle a été. De ces années, j'aime mieux croire qu'elle s'était mise en mode "attente". Peu à peu, elle est devenue l'ombre d'elle-même et ce n'est pas le souvenir que je veux garder d'elle. J'aime mieux me rappeller de ses incoyables et interminables fous rires, de ses colères tragi-comiques à tous venants, de nos dîners à son appartement du HLM, de son émotivité, du jour où on a choisi ensemble ma robe de mariée, du 26 août 1991, où elle a tenu dans ses bras sa première arrière-petite-fille, que j'étais si fière de lui présenter...
Il y a plein et tant de choses dont je veux me souvenir à propos d'elle. Ses incroyables yeux bleus, si pleins de toute une vie, si pleins de toutes ces choses qui nous font douter, qui nous font avancer, craindre, croire et continuer.
Maintenant, ma grand-mère aux yeux bleus se repose. Ce ne sera plus jamais pareil maintenant qu'elle n'est plus là. Mais je sais qu'elle nous a laissé assez de force pour rester ensemble, et ne pas se laisser disperser par nos vies. Que notre famille restera forte et unie malgré son départ. Je sais que c'est ce qu'elle aurait voulu, Et vous, vous savez qu'on a intérêt à l'écouter...
Pendant que j'écris ceci, ma grand-mère aux yeux bleus s'endort doucement, au son d'une berceuse que personne n'entend. Dans son grand lit de métal et de froid. La différence cette fois-ci, c'est qu'elle ne se réveillera pas. Son voyage s'achève, ses forces l'abandonnent. Ils ont dit qu'elle ne souffrirait pas, et j'aime penser que c'est la vérité. On a pas besoin de souffrir quand tout ce qu'on veut c'est s'en aller...
Ma grand mère aux yeux bleus n'a rien de bien spécial. Une vie remplie, une famille, des amis. Elle a été une épouse, une mère, puis une grand-mère. Une femme de son époque, avec beaucoup de travail, beaucoup de joies, beaucoup de peines, beaucoup de deuils, et pas toujours capable de donner autant qu'elle aurait voulu, mais donner, même si elle savait qu'elle était pour en manquer. Elle n'a pas marqué son époque, inventé des choses extraordinaires ou trouvé de remèdes miracles. Elle n'a pas non plus voulu changer le monde, milité à toutes les barrières ou dénoncé l'injustice sur toutes les tribunes. Aujourd'hui, maintenant que je suis une adulte, je m'en rends bien compte...
Car à mes yeux d'enfants, ma grand-mère aux yeux bleus fut une héroïne. Une drôle d'héroïne avec tout un caractère. Quelqu'un qui pouvait faire partir la douleur d'une éraflure sur le genou en soufflant dessus; qui recousait un bouton les yeux fermés, en s'assurant de l'autre main que son dîner n'était pas en train de brûler. C'était une magicienne d'une grande adresse, et bien entendu, jamais elle ne m'a partagé les secrets de sa magie. C'est un fait établi que les secrets magiques des grands-mères ne sont jamais révélés, seulement transmis par amour, et que chacun doit trouver en lui sa propre magie.
C'est la grand-mère que j'ai eu, c'est ma mamie à moi. Elle n'a été qu'à moi si longtemps, que quand j'ai dû la partager, ça a été avec un plaisir partagé de craintes, parce que justement je l'avais eu qu'à moi seule, et qu'elle m'avait déjà tant donné, qu'un instant j'ai eu peur qu'elle n'aie plus jamais besoin de moi.
À mesure que son dernier sommeil la gagne, j'ai de plus en plus de mal à trouver les bons mots. Vous savez, qu'est-ce qu'une vie à donner le meilleur de nous-mêmes a de si extraordinaire? N'est-ce pas ce que nous faisons tous? Ma grand-mère aux yeux bleus a fait sa vie, sans que rien de bien grandiose ne lui soit arrivé, c'est certain. Mais elle nous a au moins appris ce que valaient les richesses de ce monde. J'ai hérité grâce à elle d'une famille des plus extraordinaires, au sein de laquelle se partagent des tonnes d'amour, de rires et de câlins. Au fil des années, rien de tout cela ne se dément, rien de tout cela ne s'effrite, et à chaque rencontre, c'est encore comme si on avait toujours été ensemble.
Vous ne m'entendrez pas parler des années d'ombres qu'ont été ces dernières années, ces années où peu à peu, nous l'avons vu dépérir et rapetisser jusqu'à presque disparaître. J'aime mieux me souvenir de la personne vivante et active qu'elle a été. De ces années, j'aime mieux croire qu'elle s'était mise en mode "attente". Peu à peu, elle est devenue l'ombre d'elle-même et ce n'est pas le souvenir que je veux garder d'elle. J'aime mieux me rappeller de ses incoyables et interminables fous rires, de ses colères tragi-comiques à tous venants, de nos dîners à son appartement du HLM, de son émotivité, du jour où on a choisi ensemble ma robe de mariée, du 26 août 1991, où elle a tenu dans ses bras sa première arrière-petite-fille, que j'étais si fière de lui présenter...
Il y a plein et tant de choses dont je veux me souvenir à propos d'elle. Ses incroyables yeux bleus, si pleins de toute une vie, si pleins de toutes ces choses qui nous font douter, qui nous font avancer, craindre, croire et continuer.
Maintenant, ma grand-mère aux yeux bleus se repose. Ce ne sera plus jamais pareil maintenant qu'elle n'est plus là. Mais je sais qu'elle nous a laissé assez de force pour rester ensemble, et ne pas se laisser disperser par nos vies. Que notre famille restera forte et unie malgré son départ. Je sais que c'est ce qu'elle aurait voulu, Et vous, vous savez qu'on a intérêt à l'écouter...
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